La météo a un impact certain sur notre tenue vestimentaire et nos activités. Elle en a aussi sur notre santé : les variations climatiques et les températures extrêmes peuvent entraîner des conséquences physiques et/ou psychologiques. Les personnes âgées, en particulier, doivent veiller à prendre des précautions supplémentaires.

Le grand froid

Pourquoi est-on plus sensible au froid avec l’âge ?

Les personnes âgées sont particulièrement vulnérables face à des températures extrêmement basses, le vieillissement diminuant la capacité de l’organisme à s’adapter au froid. L’hypothalamus, petite glande située dans le cerveau, joue moins bien son rôle de régulateur de la température du corps. Le phénomène de vasoconstriction, qui permet de maintenir l’irrigation sanguine des organes vitaux, est aussi moins efficace. De plus, la fonte musculaire et graisseuse amincit la couche isolante qui se trouve sous la peau.

Les pathologies liées à l’âge, notamment les troubles cardiaques et l’insuffisance respiratoire, perturbent également le processus de régulation thermique du corps. D’autres facteurs comme la diminution de la mobilité, une alimentation insuffisante ou déséquilibrée, la déshydratation ou encore la prise de certains médicaments peuvent en outre accentuer l’impact du froid sur l’organisme.

Les risques liés à un froid extrême

Le « grand froid » est un épisode de temps froid caractérisé par sa persistance (au moins deux jours) et son intensité (températures exceptionnellement basses). Il agit sur la santé de plusieurs façons. Les vagues de froid peuvent entraîner rapidement une hypothermie (baisse de la température corporelle en-dessous de 35°C), des engelures ou encore de l’asthme. Mais d’autres effets peuvent apparaître « à retardement », dans les 3 à 21 jours suivant l’exposition au froid : accidents vasculaires cérébraux, infections respiratoires… Ces pathologies peuvent conduire à des hospitalisations, voire au décès.

Le froid peut également avoir des effets collatéraux liés à la neige et au verglas qui, en rendant le sol glissant, augmentent le risque de chutes et donc de traumatismes, en particulier de fractures.

Comment limiter les risques liés au froid ?

Ne surchauffez pas votre logement en période de grand froid et fermez les pièces pour y conserver la chaleur. Aérez-le quelques minutes par jour et n’obstruez pas les bouches d’aération. Il est d’autant plus important de ventiler correctement son logement qu’une atmosphère humide est plus difficile à chauffer.

Assurez-vous du bon fonctionnement de vos appareils de chauffage, respectez leur mode d’emploi et faites-les entretenir régulièrement afin d’éviter tout risque d’incendie ou d’intoxication au monoxyde de carbone. Ne faites jamais fonctionner les chauffages d’appoint en continu.

Couvrez-vous convenablement, avec des matières qui tiennent chaud comme la laine, la soie, la viscose, le velours, le polaire et le duvet, et évitez autant que possible d’aller dehors, notamment le soir.

Si toutefois vous devez sortir, enfilez des gants, des chaussettes épaisses, un manteau coupe-vent et imperméable, des chaussures imperméables elles aussi et pas trop serrées. Portez un bonnet ou un chapeau, la tête laissant s’échapper jusqu’à 30 % de la chaleur du corps. Couvrez également votre nez et votre bouche avec une écharpe afin de respirer un air plus chaud.

Limitez les efforts physiques à l’extérieur. Maintenez également une alimentation équilibrée, qui privilégie les repas chauds, sans oublier de boire, même si vous n’avez pas soif. Contrairement aux idées reçues, la consommation d’alcool ne réchauffe pas. L’ébriété fait même disparaître les signaux d’alerte liés au froid !

Vous vous sentez mal après un épisode de grand froid ?

Si vous vous sentez fatigué, prenez rendez-vous avec votre médecin traitant. En cas d’urgence, appelez le 15 (Samu).

Bon à savoir Bon à savoir

Le plan Grand froid définit les actions à mettre en œuvre aux niveaux local et national pour détecter, prévenir et limiter les effets sanitaires et sociaux liés aux températures hivernales, en portant une attention particulière aux populations vulnérables. Reposant sur une veille activée du 1er novembre au 31 mars, il a pour objectifs de :
- Limiter la surmortalité saisonnière, liée en grande partie aux épidémies de maladies infectieuses, notamment respiratoires ;
- Prévenir les pathologies cardiovasculaires liées au grand froid, en particulier les maladies coronariennes et les accidents vasculaires cérébraux ;
- Protéger et prévenir les intoxications au monoxyde de carbone.

Les personnes âgées, en particulier celles isolées et fragiles, sont invitées à se faire connaître auprès du centre communal ou intercommunal de leur commune ou intercommunalité (CCAS ou CIAS) afin d’être inscrites sur le registre des personnes vulnérables. En cas de grand froid, elles seront contactées pour s’assurer de leur état de santé et leur porter assistance en cas de besoin.