De nombreuses personnes présentent une allergie ou une intolérance à certains aliments. Posé par un médecin, le diagnostic impose une adaptation de l’alimentation. Les régimes « sans », qui consistent à exclure de l’assiette certaines substances (gluten, lactose…), doivent toutefois être encadrés par un professionnel de santé.

L’allergie alimentaire

L’allergie alimentaire est un ensemble de réactions anormales du système immunitaire qui surviennent après l’ingestion d’un aliment allergène et se traduisent par des symptômes respiratoires, cutanés, digestifs, voire un choc anaphylactique. En Europe, plus de 3 % des adultes et 6 % des enfants souffriraient d’une allergie alimentaire.

Quels sont les allergènes ?

Chez l’adulte, les allergies alimentaires les plus fréquentes sont liées principalement à la consommation de 14 allergènes majeurs : céréales contenant du gluten, poissons, crustacés et mollusques, œufs, arachides, soja, lait, fruits à coque, graines de sésame, céleri, moutarde, lupin et anhydride sulfureux et sulfites (plus de 10 mg par kg ou par l).

Quels sont les symptômes ?

Chez l’adulte, l’allergie alimentaire peut se manifester par :

•    un syndrome oral (démangeaisons au niveau du palais et de la gorge, gonflement des lèvres) qui apparaît souvent après avoir consommé des fruits crus allergènes ;
•    une urticaire ;
•    une crise d’asthme ;
•    une rhinite allergique ;
•    des manifestations digestives (douleurs abdominales ou diarrhées).

Dans certains cas, des symptômes graves peuvent aussi apparaître :

•    un œdème pharyngé ou laryngé (aussi appelé « œdème de Quincke ») ;
•    une crise d’asthme importante ;
•    un choc anaphylactique (urgence médicale) qui se produit après l’ingestion d’aliments allergènes, suivie d’une activité sportive (jogging, endurance, danse, etc.), l’effort révélant l’allergie alimentaire.

Comment éviter l’allergie alimentaire ?

Le diagnostic d’allergie alimentaire est établi par un médecin au terme d’un bilan allergologique comprenant un interrogatoire et des examens.

Le traitement de l’allergie alimentaire est préventif : il consiste à éviter de consommer les aliments à l’origine des réactions allergiques, c’est-à-dire les allergènes identifiés et tous les aliments qui les contiennent. N’hésitez pas à solliciter les conseils de votre médecin ou d’un diététicien afin de vous assurer de bien respecter votre régime alimentaire tout en préservant une alimentation équilibrée.

En cas de réaction allergique, les soins prescrits visent à stabiliser ou faire disparaître les symptômes. Si votre médecin vous a prescrit un kit d’urgence comprenant une dose auto-injectable d’adrénaline à utiliser en cas de choc anaphylactique, conservez-la toujours avec vous. Apprenez à reconnaître les premiers signes et à manipuler le matériel par vous-même, à l’aide du stylo d’entraînement fourni. Informez aussi votre entourage sur le mode d’emploi du matériel.


L’intolérance alimentaire

L’intolérance alimentaire est due à un dysfonctionnement de l’organisme, qui n’est pas capable de digérer un aliment en particulier.

L’intolérance au lactose

Une personne intolérante au lactose, un sucre présent dans le lait, ne possède pas suffisamment de lactase, l’enzyme qui digère le lactose, pour le dégrader. Cette mauvaise digestion peut se traduire par des troubles intestinaux lorsqu’elle consomme du lait. Un régime alimentaire pauvre en lactose est recommandé aux personnes concernées.

L’intolérance au gluten

L’intolérance au gluten, ou maladie cœliaque, est une maladie intestinale chronique liée à l’ingestion de gluten : lors de l’absorption d’aliments contenant du gluten, le système immunitaire réagit à la présence de la gliadine, protéine du gluten, en produisant divers anticorps. À terme, cette réaction auto-immune anormale cause des lésions de la paroi intérieure de l’intestin, avec pour conséquences une digestion altérée et une moins bonne assimilation de la majorité des nutriments (protéines, graisses, etc.), minéraux et vitamines (fer, calcium, vitamine D, vitamine B9 ou acide folique, etc.). Contrairement à l’allergie alimentaire, qui provoque des symptômes immédiatement après l’ingestion, l’intolérance au gluten apparaît progressivement et s’installe dans la durée. Elle est trois fois plus fréquente chez la femme que chez l’homme.

Chez l’adulte, l’intolérance au gluten se manifeste par des symptômes digestifs :

•    diarrhée chronique ou, parfois, constipation ;
•    douleurs abdominales et/ou ballonnement (sensation de tension dans l’abdomen) associé à des flatulences (émission de gaz intestinaux) ;
•    perte de poids.

Des symptômes non digestifs peuvent aussi apparaître :

•    une fatigue prolongée ;
•    une anémie par carence en fer ou en vitamine B9 (acide folique) ;
•    des aphtes récidivants ;
•    une dermatite herpétiforme ;
•    une fracture par ostéoporose ;
•    une stérilité inexpliquée par ailleurs ;
•    une neuropathie périphérique (atteinte des nerfs des membres).

Le seul traitement efficace de la maladie cœliaque réside dans le suivi d’un régime sans gluten.


Les régimes « sans »

Qu’ils soient suivis pour raison médicale ou par choix, les régimes dits « sans » nécessitent un accompagnement par un professionnel de santé. Il est en outre déconseillé de suivre plusieurs de ces régimes en même temps, le cumul pouvant entraîner un déséquilibre nutritionnel et augmenter les risques pour la santé.

Le régime sans gluten

Certaines céréales, notamment le blé, l’épeautre, le seigle, l’orge et l’avoine, contiennent du gluten, une protéine. On peut donc trouver du gluten dans le pain, les viennoiseries, les pâtisseries, les pâtes, la semoule, les biscuits salés ou sucrés, les céréales pour petit-déjeuner, les aliments panés, certains plats cuisinés, toutes les bières…

Le riz, le maïs, les pommes de terre peuvent se substituer aux féculents comme les pâtes et la semoule. La farine de blé peut par exemple être remplacée par de la farine de maïs.

Le régime sans lactose

Peuvent contenir du lactose :

•    les produits laitiers comme le lait, les yaourts, le fromage blanc ;
•    les sauces à base de lait, comme la béchamel ;
•    les viennoiseries, les pâtisseries, certains biscuits du commerce…

Attention : tous les produits industriels sont susceptibles de contenir du lactose. Lisez attentivement la liste des ingrédients ! Notez aussi que la plupart des fromages et le lait fermenté contiennent très peu, voire pas de lactose.

Le calcium est essentiel à la formation et à la solidité des os et des dents. Chez les personnes de plus de 50 ans, et notamment à la ménopause, il contribue notamment à prévenir l’ostéoporose, une fragilisation des os qui peut augmenter le risque de fractures. Il intervient aussi dans d’autres fonctions indispensables à l’organisme : contraction musculaire, coagulation sanguine, conduction nerveuse… Or c’est principalement dans les produits laitiers que l’on trouve du calcium.

D’autres aliments et boissons contiennent du calcium : les légumineuses, les fruits à coque (noix, amandes, noisettes, pistaches…), les produits céréaliers, certains légumes-feuilles (choux, blettes, épinards…), les fruits de mer et certaines eaux.

Parlez-en à votre médecin : il pourra éventuellement vous conseiller des compléments alimentaires pour éviter de potentielles carences en calcium.

 

Bon à savoir Bon à savoir

La liste des allergènes identifiés est révisée régulièrement, en fonction des recherches scientifiques les plus récentes. Elle comprend des aliments mais aussi des dérivés et additifs alimentaires. La liste des 14 principaux allergènes alimentaires est consultable sur le site economie.gouv.fr.

La présence d’allergènes dans un produit du commerce est obligatoirement mentionnée sur l’étiquette. Les allergènes sont listés et mis en exergue, c’est-à-dire inscrits en gras, en italique ou soulignés. Aussi, si vous présentez une allergie alimentaire, référez-vous à l’étiquette des produits que vous achetez.