Risques liés à la surmédication : les conseils de notre experte
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Quand parle-t-on de surmédication ?
La surmédication correspond à la prise de médicaments sans réelle justification : soit parce qu’ils ne répondent pas, ou plus, à une indication médicale avérée, soit parce qu’ils n’ont pas vraiment fait la preuve de leur efficacité, comme certains médicaments déremboursés par la Sécurité sociale dans les années 2000 (antitussifs, mucolytiques, vasodilatateurs…). La surmédication contribue ainsi à la polymédication, c’est-à-dire à la prise de nombreux médicaments, et in fine au risque de survenue d’effets indésirables.
Quels sont les risques d’une surmédication ?
La surmédication augmente le risque lié à la prise de médicaments du fait du cumul des risques inhérents à chacun d’eux et des possibles interactions entre eux : un médicament peut en inhiber un autre en activant sa dégradation ou bien le contraire, ce qui peut conduire à un surdosage. Ces interactions sont difficiles à évaluer en cas de polymédication. Ce risque est en outre accru chez les patients souffrant d’une pathologie en lien avec le métabolisme ou l’élimination, notamment une insuffisance rénale ou hépatique.
Comment prévenir ces risques ?
Le premier réflexe à avoir est d’interroger son médecin sur la pertinence des médicaments prescrits, notamment ceux que l’on prend depuis longtemps, afin de vérifier s’ils sont encore nécessaires.
Il est aussi vivement recommandé de demander conseil au pharmacien sur les risques d’interactions entre les médicaments, a fortiori dans le cadre de l’automédication, quand la personne prend, en plus de ce qui lui a été prescrit, des médicaments sans ordonnance.
Il ne faut pas hésiter enfin, pour la bonne gestion de son traitement, à solliciter ses proches ou les personnes intervenant à domicile. Des aides techniques existent également, comme les piluliers et les coupe-comprimés, pour être sûr de prendre la bonne dose, au bon moment.
Marie Herr, professeure de santé publique