Appareils auditifs : bien s’informer avant de choisir

Evaluer son audition

En France, un adulte sur quatre est touché par une forme de déficience auditive, selon une étude de l’Inserm publiée en 2022. Le vieillissement en est l’une des causes principales, liée à l’usure progressive des cellules auditives, la « presbyacousie ». Pour préserver ses capacités d’écoute, il est conseillé de prendre soin de son audition dès 50 ans, en se protégeant notamment des bruits trop forts et en se réservant des pauses plus silencieuses.

Le dépistage est un moyen complémentaire de maintenir son capital auditif. Il commence par une attention particulière aux difficultés rencontrées : vous percevez mal certains sons, vous faites répéter vos interlocuteurs, vous avez du mal à comprendre le sens de ce qu’ils disent…

Il est également possible de s’auto-tester avec l’application mobile Höra, de la Fondation pour l’audition. Elle permet d’évaluer sa capacité à entendre dans un environnement bruyant et de suivre son évolution au fil du temps. Basée sur un test auditif de référence élaboré par des experts en audiologie, Höra délivre gratuitement un résultat fiable.

Pourquoi porter un appareil auditif ?

Mal entendre n’est pas sans conséquences sur notre vie sociale, familiale, professionnelle, avec, à terme, un risque majeur : celui de nous isoler. Alors qu’une fois appareillé, on peut mieux comprendre notre environnement, on communique plus facilement.

La première démarche peut être d’en parler à son médecin traitant qui vous adressera  vers un ORL qui vous fera passer deux examens :

• l’audiogramme consiste à vous transmettre, à travers un casque, des bips sonores à différentes fréquences afin que vous indiquiez quand vous les entendez ; il en résulte une courbe qui représente le niveau de perte auditive de chaque oreille ;
• l’audiométrie vocale permet de déterminer le niveau de compréhension du langage et la capacité à discerner les sons.

Les résultats obtenus permettront à l’ORL d’établir une ordonnance qui permettra de vous appareiller auprès d’un audioprothésiste. 

Quel appareil choisir ?

Le choix de tel ou tel appareil dépend de votre perte auditive et du budget que vous pouvez y consacrer. Sachez que vous bénéficiez d’une prise en charge différenciée (âge, accident du travail, Puma) de votre appareillage, sur prescription médicale.

Depuis le 1er janvier 2021, les aides auditives dites « 100 % Santé » sont prise en charge intégralement. Ce nouveau dispositif, qui instaure des limites aux prix de vente, garantit à tous l’accès à des équipements de qualité, sans reste à charge.
Les quatre classes d’appareils auditifs qui existaient auparavant ont été supprimées et remplacées par deux catégories :

• Les aides auditives de classe 1 - Offre 100 % Santé : pas de reste à charge.
• Les aides auditives de classe 2 - Tarifs libres : reste à charge possible.

Les audioprothésistes doivent systématiquement vous proposer au minimum un équipement de classe 1.

Bon à savoir : les équipements de classe 1 (100 % Santé) sont de qualité, tant par leur aspect esthétique et leur performance technique que par les garanties associées : 30 jours d’essai minimum avant l’achat et 4 ans de garantie.

Un audioprothésiste compétent : la clé du succès 

Le rôle de l’audioprothésiste est primordial : ce  professionnel de santé – également commerçant – vous aidera à choisir le modèle qui vous offrira un confort optimal. Pour cela, il doit vous interroger sur votre mode de vie, prendre le temps de vous écouter et de vous présenter les atouts et les inconvénients de chacun des dispositifs auditifs.

Vient ensuite la phase des réglages personnalisés qui nécessitera plusieurs séances : en fonction du ressenti de votre environnement sonore dans la vie de tous les jours (les sons que vous entendez mal, ceux qui vous agressent, etc.), l’audioprothésiste adaptera l’appareil à l’aide d’un logiciel. Durant le temps d’adaptation l’audioprothésiste peaufinera avec vous les réglages. Vous trouverez un réel confort au bout d’un laps de temps variable (un ou deux mois) selon les personnes et le modèle choisi. D’où l’importance de ne pas se décourager,de porter son appareil toute la journée pour s’y habituer et dans différents environnements sonores.

Pour choisir votre audioprothésiste, sachez que certains sont indépendants, d’autres affiliés à un réseau, qu’ils soient salariés de grandes enseignes ou franchisés. Parmi eux certains possèdent une certification Afnor (« NF Service Audioprothésiste »), ce qui est un gage de sérieux.. Quel que soit le professionnel auquel vous vous adresserez, il est important qu’il soit réactif et puisse vous recevoir en urgence en cas de panne. Si dès le premier rendez-vous, vous ne vous sentez en confiance avec lui, consultez-en un autre.

C’est pourquoi, avant de vous engager, n’hésitez pas à discuter avec d’autres personnes appareillées pour avoir leur avis, rencontrez leurs associations. Et profitez des conseils d’usagers de la brochure « Bien s’équiper en appareils auditifs », éditée par le Bucodes SurdiFrance.

Vivre à domicile avec un appareil auditif

Plusieurs solutions existent pour pallier les difficultés rencontrées à domicile par les personnes malentendantes : certains téléphones fixes et mobiles sont spécialement conçus pour elles, des équipements permettent de suivre des émissions à la télévision sans déranger l’entourage...

Si vous souhaitez en savoir davantage sur le matériel existant, vous pouvez consulter cette page qui explique comment mieux vivre à domicile avec un handicap auditif.